ENFANTER LE LIEN - MERE - ENFANT - PERE- jeannette Bessonart

ENFANTER LE LIEN - MERE - ENFANT - PERE- jeannette Bessonart

278 - au Sénégal


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Le lien mère/enfant/père au Sénégal 
Mme TOURÉ OULEMATA sage-femme 



     Le lien familial, c'est une chaîne de solidarité dont les maillons sont composés de l'ensemble des cellules mâles et femelles qui constituent l'être; chaîne qui prend naissance dès que le spermatozoïde abandonne son flagelle pour pénétrer dans l'ovule; cette chaîne source de vie est éternelle. 

Mère/enfant/père ... Ce trio providentiel, éternelle source de vie, se doit assistance mutuelle jusqu'à la mort et même au-delà de celle-ci. 


     Pour ma conception d'Africaine, ce lien une fois établi, ce lien source de vie est d'une portée incommensurable. Le lien familial, celui des familles, voire même des ethnies toutes entières, et ce sont là des éléments qui font sa force. 

     Imaginer toutes les étapes à franchir depuis l'instant sublime qui a favorisé le début de ce lien, à la naissance de ce petit être si fragile et pourtant si précieux. Pour nous, rien ne doit empêcher ce lien; il n'a pas besoin de renouvellement, mais de raffermissement. Tout devrait concourir à son maintien, à sa perpétuité jusqu'à la mort et même au-delà; il nous est enseigné et recommandé d'être en communion avec nos parents défunts dans les prières. 

     Sur le plan médical, le problème de la stérilité est presque résolu; mais doit-on pour autant procéder à des procréations fantaisistes; je peux dire sans conscience? 

     Un enfant se conçoit dans la responsabilité du père et de la mère, tout être humain a besoin d'une identité, son identité propre. Que les aléas de notre vie contemporaine perturbent les liens conjugaux, les enfants ne devraient pas en être victimes. 

     Permettez-moi de vous livrer ma propre expérience. En tant que femme, la plus grosse déception pour moi, c'est une fausse-couche, un mort-né. Une grossesse pour moi, c'est l'espoir d'un bonheur, le bonheur d'avoir son enfant. Il y a bien des étapes difficiles à franchir durant les 9 mois de gestation, les 6 à 8 heures de travaiL 
Dans ces moments d'angoisse, c'est cet espoir qui me guide, mE' soutient le moral, me réconforte. J'ai l'habitude de conseiller, auy femmes enceintes que je suis, d'éviter toutes disputes, d'essayer d, prendre du bon côté tout ce qui peut se présenter à elles comme difficultés, d'avoir tout. Leur esprit, toute leur espérance en ce petit être qui germe en elle-même. J'ai réussi plus d'une fois à convaincre des mères, voire même des pères, à garder leur enfant qu'ils étaient prêts à sacrifier par avortement et à tout prix. 

Le cri d'un bébé venant de naître a pour moi valeur d'une salve de paix; ce cri n'est pas un cri de douleur, mais un cri d'espoir à la vie. 

     J'ai perdu quatre grossesses consécutives par fausse-couche. J'al six enfants, des grossesses médicalement assistées ;je tiens beaucoup à ces enfants. Je les prends en charge plus que ne le fait leur père éducation-santé-matériel, et je ne suis pas seule femme en ce monde à supporter cette responsabilité au XXe siècle. 

     Un proverbe de chez nous dit «telle mère, tel fils»; ce dont on est certain, c'est d'être l'enfant de sa mère! Ce qu'une femme peut endurer dans son foyer, avec courage, patience, Dieu le lui rend en bienfaits dans ses enfants: beaucoup d'hommes illustres sont nés de mères exemplaires. 

     Réussir ensemble la naissance nécessite trois conditions indispensables: 

-l'amour dans le mariage; 

-la liberté humaine; 

- la responsabilité parentale. 

     Un père, une mère, un enfant: la naissance d'un enfant conçu d'un commun accord des deux partenaires dans une assistance mutuelle, un amour sous-tendu par l'espoir de cet être qui sera issu d'eux-mêmes, c'est déjà donner à la vie ses chances. 

     Le problème qui secoue le monde, angoisse les familles, voire même les nations en cette fin du XXe siècle, c'est la surpopulation du globe, la menace de la famine. Dieu ne nous a pas envoyé sur terre pour faire délibérément de nous des malheureux. De tout ce qu'il a créé, l'homme est le plus subtil, sublime même. Appliquons  nous à observer, à faire observer les prescriptions divines: «aime ton prochain comme toi-même », «aidez-vous les uns les autres ». 


07/02/2013
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